A PROPOS






Depuis 1990, Snake a pour champ d'action le tissu urbain comme support d'expression que celui-ci peut offrir a un artiste urbain. Un nouveau mouvement culturel, le hip-hop émerge et tous les codes que ce dernier véhicule, exalte immédiatement cet ado, qui aime dessiner depuis toujours sans pour autant rester sur les bancs de l’école. Commence alors l’école de la rue. Durant plusieurs années il ne se priva pas du potentiel d'expression que peut offrir la rue: murs, camions, trains, métros, supports illégaux ou autorisés, tout devenait surface de création, afin de satisfaire sa boulimie de peinture en suivant les codes de ce nouveau mouvement graphique, empreint de contestation et de rébellion, qui ne laissait pas Snake insensible. Pendant de nombreuses années, il laisse ses traces de bombes dans plus d'une vingtaine de pays.
Cette pratique intensive lui valut d’être rattrapé par la justice en 1996. S’en suivit un peine d’emprisonnement de 3 mois, qui tempera quelque peu sa soif de pratique illégale sans pour autant la stopper. Cette expérience difficile forge l’artiste à la persévérance. Puis avec abnégation et volonté il décida de faire de cette pratique, son médium de création à part entière en se structurant en 2000 en tant que plasticien urbain professionel. Certainement un des premiers à officialiser ce statut dans la région, à l’époque.
Aujourd'hui reconnu internationalement de part son style et sa technique et acteur majeur de la scène du Graffiti Française, son endurance et sa ténacité font aussi partie de l'équation de cette même reconnaissance internationale. Snake se concentre depuis plus de 10 ans sur son travail en atelier ainsi que sur la réalisation d'oeuvres murales grand format. Il s'ouvre à des travaux plus personnels et à de nouvelles recherches (esthétique, plastique et nouveaux supports), fruit d’années de réflexion et d'un travail abouti. Dépassant l’image simple, au-delà même d'une simple écriture, son nouveau concept lie le symbolisme figuratif à la typographie urbaine. Le résultat est une fusion nommée « Typogractère ».
Un procédé unique en son genre dans le monde du Graffiti et du Street-Art, souhaitant outrepasse l'art de la forme dénuée de sens pour tendre vers un Art urbain engagé. Ce dernier, allant d'un simple constat sociétal à une approche philosophique amenant le spectateur à une réflexion existentielle ou sociale, l'artiste souhaite avant tout créer de l'émotion dans l'espoir d'un futur plus humaniste.

Gabrielle Gauthier, rédactrice en chef du magazine Urban Arts l'a très bien exposé lors d'une Interview :
« Actif bien avant l'engouement du public et du marché pour l'art urbain et malgré une consécration méritée, Snake reste attaché aux valeurs de sa discipline.
Fidèle à ce qu'il est et à ce qu'il veut proposer, il n'a rien perdu de cette "âme" qui fait de lui non seulement un artiste mais aussi un homme remarquable comme on en rencontre peu. Sans doute est-ce par une introspection parfois difficile mais toujours salutaire qu'il garde cette magnifique authenticité dans son oeuvre picturale, nous livrant humblement ce regard humaniste. Tel le colibri qui tente d'éteindre le feu de forêt en jetant quelques gouttes sur les flammes Snake nous propose des pistes pour"éteindre le feu".
En effet, Snake nous offre des pistes pour *changer ce monde* en apportant sa pierre à cet édifice encore si fragile. Une belle preuve de courage ! Et devant ses ouvres, l’envie de le suivre nous envahit » Réf : Urban art magazine n° 11 avril/ mai 2021 page 40). Cette foi en l'humanité et cet engagement social s'expriment en public de diverses manières lors de grands festivals internationaux, de partenariats avec l'Éducation nationale, les collectivités locales, les grandes marques internationales qui ont pris conscience des effets de la peinture murale sur l'environnement.
Ayant animé de nombreux ateliers participatifs et parfois même en étant conférencier en collège ou lycée pour partager son vécu et transmettre l’histoire de ce courant artistique, ce que Snake retient c’est que chaque échange et ateliers participatifs furent enrichissants.               
A l’instar de son ami de longue date le chef étoilé Thierry Marx, il se doit de rendre accessible l’art à tout le monde, sans discrimination sociale. Art culinaire ou art urbain, le but de ces ateliers offerts à notre jeunesse ou à toutes classes sociales, luttant contre l’exclusion sociale, a pour objectif la valorisation d’accroître le champ des possibles. Et quel que soit leurs projets et ambitions, il n'y a pas de secrets pour réussir. C'est le résultat d’un travail acharné, de ténacité et de persévérance et surtout de l'apprentissage de l’échec. Ce moment de partage se doit d’être riche en instructions et constructif, ayant pour but d'avoir un impact positif dans leur vie.